Nous, citoyennes et citoyens épris de justice et de vérité, refusons d’oublier. Nous refusons que le silence recouvre les cris, que l’arrogance efface la souffrance, que l’impunité triomphe de la dignité.
Entre 2021 et 2024, notre pays a connu l’une des pages les plus sombres de son histoire récente. Des centaines de jeunes, engagés, courageux, ont été victimes d’une répression aveugle. Ils ont été emprisonnés sans jugement, torturés, humiliés. Certains ont été grièvement blessés, d’autres sont aujourd’hui handicapés à vie. D’autres encore ont été assassinés dans l’oubli et le mépris le plus total.
On ne peut pas semer la haine dans le cœur des gens et s’attendre à récolter le respect et les honneurs.
Aujourd’hui, ces bourreaux d’hier, couverts de honte mais dépourvus de remords, marchent la tête haute. Ils n’ont jamais été inquiétés. Pire encore : ils s’affichent avec arrogance, comme s’ils n’avaient jamais brisé de vies.
Et pendant ce temps, les mères pleurent. Les familles se taisent, la peur au ventre. Les survivants, eux, tentent de recoller les morceaux d’une vie fracassée.
Nous disons : Assez.
Nous exigeons la vérité. Nous exigeons la justice. Nous exigeons que les responsables répondent de leurs actes. Le pardon n’est pas un ordre, il est un processus. Et il ne peut naître que là où la vérité est reconnue et la justice rendue.
Pour honorer la mémoire des disparus.
Pour réparer les blessures des survivants.
Pour construire un avenir digne de notre peuple.
Citoyennes, citoyens, levons-nous pour la justice. Levons-nous pour la dignité. Levons-nous pour la mémoire.
ABUBAKR
