Il marchait, fier, le regard haut,
Porteur d’un rêve, d’un grand flambeau.
Souverainiste aux mains d’acier,
Bâtisseur d’un pays à libérer.
Il rêvait d’un Sénégal debout,
D’un peuple maître, d’un peuple doux,
Sans chaînes aux pieds, sans fers au cou,
Sans lois dictées depuis partout.
Il traçait des routes pour la jeunesse,
Des champs fertiles, des voix en liesse,
Il voyait loin, il voyait grand,
Loin des accords et des faux serments.
Mais l’ombre est tombée sur son idéal,
Un piège dressé par le rival,
La prison l’a pris, l’a fait taire,
Douze ans d’exil, un homme en enfer.
Kédougou, bastion du silence,
Où l’écho portait l’innocence,
Mais un cœur pur jamais ne plie,
Sous l’oubli ou sous l’infamie.
Aujourd’hui ton nom brille encore,
Sur le boulevard que l’histoire honore,
Ton combat, Mamadou, nous revient,
Comme un feu que nul n’éteint.
Et du présent, monte une voix,
Un vent d’espoir, un nouveau choix,
Diomaye et Sonko, fils du passé,
Ont su ton nom réhabiliter.
À vous, porteurs de dignité,
Gardez ce rêve inachevé,
Que vive l’Afrique souveraine,
Que tombent à jamais ses chaînes.
Abou TALL