» Le cinéma n’est pas un simple divertissement. Il est mémoire, miroir, et matrice. C’est pourquoi nous, cinéastes d’Afrique, de nos terres, de nos langues et de nos traditions, affirmons ici notre volonté de faire un cinéma éthique et enraciné. »
Nous ne sommes pas là pour plaire aux lobbies.
Nous ne sommes pas là pour satisfaire les attentes d’un regard extérieur déformant.
Notre cinéma ne sera pas le jouet des financements conditionnés.
Il ne sera pas le reflet des fantasmes occidentaux sur nos peuples.
Nous marchons dans les pas de nos aînés :
Sembène Ousmane, qui disait : « Le cinéma est l’école du soir. »
Ben Diogaye Bèye, conteur de nos quotidiens.
Safi Faye, voix de nos femmes et de nos villages.
Paulin Vieyra, artisan des premières images dignes de notre continent.
Nous portons haut l’héritage des cultures de l’Afrique.
Nos langues, nos rites, nos philosophies, nos esthétiques.
Notre cinéma doit en être le reflet fidèle et créatif.
Nous refusons :
L’exotisme de commande.
Les récits de misère fabriqués pour plaire aux circuits des festivals.
La dépendance aux financements extérieurs qui imposent leur vision de ce que doit être notre cinéma.
Nous affirmons :
Qui raconte nos histoires, grandes et petites.
La souveraineté narrative.
L’indépendance artistique.
Nous voulons un cinéma :
La transmission des valeurs de nos peuples.
Qui célèbre nos héros, nos femmes, nos sages.
Qui interroge nos sociétés, sans complaisance mais avec fidélité.
Qui forme les jeunes générations à être fières de ce qu’elles sont.
Notre engagement est clair :
Faire un cinéma debout.
Un cinéma enraciné dans nos réalités.
Un cinéma qui ne se pliera pas aux logiques des lobbies.
Un cinéma qui respectera l’intelligence de nos peuples.
Un cinéma qui participera à la construction de nations fortes, fières, conscientes de leur histoire et de leur avenir.
Nous sommes les héritiers d’une parole libre.
Nous sommes les artisans d’une image forte.
Nous sommes les bâtisseurs d’un cinéma d’éthique et d’enracinement.
Abubakr Taal