Il est de ces hommes dont la parole porte loin, comme le courant d’un fleuve ancien.
Abdoulaye Racine Senghor, professeur de lettres émérite, écrivain à la renommée internationale, a été le parrain sage et bienveillant des Rencontres sur le Fleuve, embarqué avec le cœur et l’esprit.
Présent à chaque échange, à chaque débat, il a accompagné les croisiéristes avec une écoute rare et une parole précieuse, distillant des conseils empreints d’humanité, d’érudition et de clarté.
Il n’a ménagé ni son temps, ni son énergie, porté par une foi constante dans la force du dialogue, dans la transmission du savoir, dans la beauté des rencontres entre les hommes et les arts.
Son attachement à Sokhna Benga, l’initiatrice de cette aventure, est ancien et profond.
« Je l’ai connue toute petite, élève appliquée, déjà habitée par l’écriture. Je l’ai vue écrire son premier roman. »
Depuis, dit-il avec une émotion discrète, Sokhna est devenue une amie, une collaboratrice, une fille de l’âme.
Un lien filigrané par le respect mutuel, la confiance, et un amour partagé pour la littérature et l’engagement culturel.
Le Bou El Mogdad, ce bateau chargé d’histoire, n’est pas pour lui un simple décor flottant.
Il en connait l’âme, les escales, les silences. Il se souvient :
« Ce bateau a séjourné chez moi, à Foundiougne. L’original est là-bas, figé dans le béton, et c’est la copie qui vogue aujourd’hui… »
Une image forte, chargée de mémoire, qui rappelle que tout voyage commence dans les racines.
Pour Abdoulaye Racine Senghor, ces rencontres ne sont pas seulement un événement culturel.
Elles sont une élévation collective, une traversée des savoirs, une célébration de la diversité et de l’héritage africain.
Il salue la qualité des débats, l’authenticité des échanges, la richesse des parcours croisés.
Avec sa voix douce, ferme, et pleine de lumière, il nous enseigne, une fois encore, que l’intellect ne vaut que s’il est partagé,
Que la culture ne vit que si elle est transmise,
Et que les fleuves, comme les hommes, s’épanouissent quand ils rencontrent d’autres eaux.
